17 décembre 2009
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15:30
Bonne nouvelle des Etoiles ! Une interview inédite de 1967 de Serge Gainsbourg a été retrouvée par miracle 40 ans plus tard sur une brocante...
A même le sol dans un vieux carton s'entassait une pile de bandes magnétiques. Les boîtes étaient rouillées mais contenaient des trésors : les archives d'une radio ! Les chasseurs de vinyl, collectionneurs nostalgiques ou spéculateurs, sont légions et écument les vide-greniers dès 6h du matin. En revanche personne ou presque ne traque les bandes magnétiques. L'espoir de trouver des documents intéressants n'est donc pas altéré par la concurrence ! Un sauvetage qui tient du miracle La bande magnétique est, hélas, un outil qui se dégrade avec le temps. Très fragile, même conservée avec précaution dans les archives des maisons de disques, il fallut se rendre à l’évidence, dans les années 80, au moment de rééditer les fonds de catalogue vinyl sur CD : les bandes des années soixante s’étaient, pour certaines, détériorées. La bande magnétique est particulièrement sensible à une trop grande température... mais encore plus à l’humidité.
Or, de toute évidence, les bandes retrouvées récemment sur un vide-grenier avaient souffert (c’est le moins qu’on puisse dire !) de l’humidité : les boîtes métalliques qui étaient censées les protéger étaient rouillées ! Dans ce bric-à-brac déprimant (en raison de son état consternant) figurait une bobine simplement marquée « Gainsbourg ». Dans un premier temps, le collectionneur rêve d’avoir découvert une séance d’enregistrement de chansons. L’inventaire de la boîte conduit à une autre conclusion : toutes les autres bandes magnétiques sont des enregistrements d’émissions de radio. Il semble logique de penser que celle étiquetée « Gainsbourg » contiendra elle aussi une émission de radio. Le document était tombé entre les mains d’un connaisseur Lorsqu’il rentre chez lui, l’inventeur de cette trouvaille ne sait pas encore que le document sur lequel il a mis la main est inédit, pas plus qu’il ne sait que l’objet a plus de quarante ans d’âge. Mais ce qu’il sait, c’est que la chose a souffert...
Il sait également (heureusement !) qu’une bande magnétique très endommagée peut tomber en lambeaux à la première écoute. Fort de cette information capitale, il décide d’immédiatement transférer sur CD l’enregistrement dès sa première écoute. Sage précaution : au fur et à mesure que la bande magnétique tourne sur le Révox, des fragments s’en détachent. Et c’est évidemment irréparable ! La première écoute La vitesse de rotation d’une bande magnétique en dit long, déjà, sur un enregistrement avant même de l’avoir écouté ! Une bande tournant en 38cm / seconde est obligatoirement un document professionnel (studio d’enregistrement, radio, télé...)... une bande tournant en 19cm/s est professionnelle ou semi-pro (un collectionneur ou un amateur de haut niveau)... une bande tournant en 9,5cm/s est du « tout-venant », enregistré sur le magnétophone de monsieur Tout-le-monde... une bande tournant en 4,75cm/s est véritablement bas de gamme (c’est d’ailleurs également la vitesse de la mini-cassette). La bande Gainsbourg tournait en 19cm/s Il s’agissait donc d’un enregistrement haut de gamme.... mais en état lamentable.
Heureusement l’enregistrement était préservé... mais dans quelles conditions ! Même sur CD, on n’avait, à cet instant, qu’une copie égale au document original, c’est-à-dire très sourd, incompréhensible car, attaquée durant des années par des champignons microscopiques, la bande était presque inaudible. Il fallut donc ensuite lui infliger un traitement bénéfique pour lui redonner un semblant de relief. Un coûteux travail de pro !
Source :
Auteur de l'article : Daniel Lesueur
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A même le sol dans un vieux carton s'entassait une pile de bandes magnétiques. Les boîtes étaient rouillées mais contenaient des trésors : les archives d'une radio ! Les chasseurs de vinyl, collectionneurs nostalgiques ou spéculateurs, sont légions et écument les vide-greniers dès 6h du matin. En revanche personne ou presque ne traque les bandes magnétiques. L'espoir de trouver des documents intéressants n'est donc pas altéré par la concurrence ! Un sauvetage qui tient du miracle La bande magnétique est, hélas, un outil qui se dégrade avec le temps. Très fragile, même conservée avec précaution dans les archives des maisons de disques, il fallut se rendre à l’évidence, dans les années 80, au moment de rééditer les fonds de catalogue vinyl sur CD : les bandes des années soixante s’étaient, pour certaines, détériorées. La bande magnétique est particulièrement sensible à une trop grande température... mais encore plus à l’humidité.
Or, de toute évidence, les bandes retrouvées récemment sur un vide-grenier avaient souffert (c’est le moins qu’on puisse dire !) de l’humidité : les boîtes métalliques qui étaient censées les protéger étaient rouillées ! Dans ce bric-à-brac déprimant (en raison de son état consternant) figurait une bobine simplement marquée « Gainsbourg ». Dans un premier temps, le collectionneur rêve d’avoir découvert une séance d’enregistrement de chansons. L’inventaire de la boîte conduit à une autre conclusion : toutes les autres bandes magnétiques sont des enregistrements d’émissions de radio. Il semble logique de penser que celle étiquetée « Gainsbourg » contiendra elle aussi une émission de radio. Le document était tombé entre les mains d’un connaisseur Lorsqu’il rentre chez lui, l’inventeur de cette trouvaille ne sait pas encore que le document sur lequel il a mis la main est inédit, pas plus qu’il ne sait que l’objet a plus de quarante ans d’âge. Mais ce qu’il sait, c’est que la chose a souffert...
Il sait également (heureusement !) qu’une bande magnétique très endommagée peut tomber en lambeaux à la première écoute. Fort de cette information capitale, il décide d’immédiatement transférer sur CD l’enregistrement dès sa première écoute. Sage précaution : au fur et à mesure que la bande magnétique tourne sur le Révox, des fragments s’en détachent. Et c’est évidemment irréparable ! La première écoute La vitesse de rotation d’une bande magnétique en dit long, déjà, sur un enregistrement avant même de l’avoir écouté ! Une bande tournant en 38cm / seconde est obligatoirement un document professionnel (studio d’enregistrement, radio, télé...)... une bande tournant en 19cm/s est professionnelle ou semi-pro (un collectionneur ou un amateur de haut niveau)... une bande tournant en 9,5cm/s est du « tout-venant », enregistré sur le magnétophone de monsieur Tout-le-monde... une bande tournant en 4,75cm/s est véritablement bas de gamme (c’est d’ailleurs également la vitesse de la mini-cassette). La bande Gainsbourg tournait en 19cm/s Il s’agissait donc d’un enregistrement haut de gamme.... mais en état lamentable.
Heureusement l’enregistrement était préservé... mais dans quelles conditions ! Même sur CD, on n’avait, à cet instant, qu’une copie égale au document original, c’est-à-dire très sourd, incompréhensible car, attaquée durant des années par des champignons microscopiques, la bande était presque inaudible. Il fallut donc ensuite lui infliger un traitement bénéfique pour lui redonner un semblant de relief. Un coûteux travail de pro !
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Auteur de l'article : Daniel Lesueur
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