Verligodin
Par Yvette Guilbert
Cette chanson, un texte datant du 15ème ou 16ème siècle, est une petite saynète qu'Yvette Guilbert (1865-1944) a mis à son répertoire dès 1913, et où elle fait dialoguer deux époux sur un accompagnement simple au piano.
Elle illustre cette poétique du parler-chanter, de la « double voix » (comme on le dit de la double main pour celui qui sait écrire et dessiner) dont Yvette Guilbert était passé maître et qu'elle a développé dans un de ses ouvrages sur le sujet La chanson de ma vie. L'effet produit sur le spectateur, loin de constituer un mystère relève d'un savoir certain, d'un art qu'elle a développé sa vie durant.
Le document ci dessous, enregistré sur disque électriquement à la fin de sa carrière de l'artiste en 1933, est d'une belle qualité (comparé au premiers enregistrements sur cylindre de la fin du 19ème siècle).
Il faut très peu d'imagination pour y décèler quel fut le talent de la « Diseuse fin de siècle », comme on l'appelait alors.
Yvette Guilbert a été la source d'inspirations d'interprètes plus contemporains, tant pour son art de la scène que pour son répertoire : Juliette Gréco, Barbara qui a mis à son répertoire plusieurs de ses titres près de 70 ans après leur création (Madame Arthur (1892), Le fiacre (1892) et D'elle à lui (1898)...
Stanislas Fonlupt - Géraldine Joigneault
Paroles
[Source : http://www.wikiparoles.net/Wiki/index.php/Verligodin_(Guilbert_Yvette)]D'où venez-vous, d'où venez-vous donc mon joli Verligodin
D'où venez-vous, d'où venez-vous donc mon ami doux, ben je viens de la foire
Vous venez de la foire? mais y'a pas de foire, mais si parbleu quoé je viens de la foire
Et que m'avez-vous donc rapporté mon joli Verligodin?
Que m'avez-vous donc rapporté mon ami doux?, Quatre balais
Quatre balais? mais je vois point de balais mais si parbleu quoé quatre balais
Eh ben! où c'est t-y que vous les avez mis mon joli Verligodin?
Eh ben! où c'est t-y que vous les avez mis mon ami doux? Dans un coin
Dans un coin? mais je vois pas de coin, mais si parbleu quoé dans un coin
Mais pourquoi donc vous fâchez-vous mon joli Verligodin?
Mais pourquoi donc vous fâchez-vous mon ami doux? Bah! je suis malade
Vous êtes malade? vous êtes point malade, mais si parbleu quoé je suis malade
Eh ben! alors, alors soignez-vous mon joli Verligodin
Eh ben! alors soignez-vous mon ami doux, ben j'ai point le sou
Vous avez point le sou!, vous êtes riche comme tout, mais non parbleu quoé j'ai point le sou
Sous votre matelas y'a plus de trois cents francs mon joli Verligodin
Sous votre matelas y'a plus de trois cents francs mon ami doux, mais comment que tu le sais?
Ah! comme ça je le sais, je vois ben que tu le sais mais parbleu comment que tu le sais
Dame vous nous laissez tous crever de faim mon joli Verligodin
Dame vous nous laissez tous crever de faim mon ami doux
Ah! mais c'est mon bien
Ah oui, c'est t-y pas aussi le mien?
Ah non parbleu quoé c'est mon bien
Ah! quand vous mourrez je sais ben ce qu'arrivera mon joli Verligodin
Quand vous mourrez je sais ben ce qu'arrivera mon ami doux
Ben quoé on m'enterrera
Ah oui! et le curé c'est qui qui paiera?
Ah! alors là je m'en fous hé! on m'enterrera
Vous savez ce qui diront vos enfants mon joli Verligodin
Vous savez ce qui diront vos enfants mon ami doux
Y diront Tiens le vieux est mort y gueulera pus
Eh ben ils ont torts, je gueulerai encore
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