Photographies "abandon" de Géraldine Joigneault et Stanislas Fonlupt
Photographies "abandon" de Géraldine Joigneault et Stanislas Fonlupt
La Maison Radieuse, également appelée Cité radieuse de Rezé ou La Maison familiale, est une résidence sous forme de barre sur pilotis située sur la commune de Rezé (Loire-Atlantique), au sud de l'agglomération nantaise, où Le Corbusier a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité, un village vertical, appelé "Unité d'habitation". C'est la deuxième des quatre unités d'habitation construites en France avec Marseille, Briey et Firminy.
Installée dans un parc boisé de 6 hectares et au pied d'une pièce d'eau, elle fait 52 m. de haut, 108 m. de long, et 19 m. de large. Elle est plus petite que celle de Marseille. Elle comprend 294 logements répartis sur 17 étages et accessibles par 6 rues intérieures. Ils peuvent accueillir 1400 personnes.
Le site de " La Maison Radieuse de Rezé - Le Corbusier "
Le site de la " Fondation Le Corbusier"
Photographie Géraldine Joigneault et Stanislas Fonlupt - Maison Radieuse de Rezé - Le Corbusier
SENTIMENTS SOCIAUX 2010:
« De la déconstruction sociale à l’espérance »
A l’heure où la société s’effrite et se renouvelle, la déconstruction, est un terme à la mode « sociale » et politiquement correct de toute ville soucieuse de ses habitants…Les fameux CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale)…
Même si lexicalement parlant le mot effraie moins que destruction ou démolition, sa signification première est relative à l’homme. C’est en effet le fait de briser la personnalité qu’un individu s’était construite.
J’ai choisi ce thème socialement présent et ambivalent qui révèle dans notre société actuelle des sentiments complexes et paradoxaux et qui reflète à mon avis un esprit beaucoup plus large qu’une simple déconstruction d’habitation.
De la déconstruction à la reconstruction, aucune lueur d'espoir quand la machine se met en route.
Le sentiment de destruction inéluctable se retrouve donc autant chez l’habitant que dans son estomac.
Par un bel après-midi d’automne, dans un quartier périphérique de la ville, ce couple d’habitants semble perdu dans ses pensées. En vérité, au pied de cet immeuble, ils sont dans un état d'absence. Ils ont l'air de fixer l'infini.
Le bruit, la poussière, le chaos règnent. Ils ont une soixante d’années et trente quatre ans de vie dans cet immeuble aujourd’hui dévoré par une machine. Rongé, broyé, englouti, abattu …
Sortant de leur torpeur, ils se retournent, la larme à l’œil : impossible vision révélatrice de violence, de haine, d’identité qui part en friche.
Séparation, solitude et déstabilisation, ils sont incapables de se défendre, ni par la pensée, ni par la parole, ni par la fuite. Naissent alors en eux des sentiments contradictoires. Ils passent d’une immense détresse à une véritable terreur. Seuls les riverains sont satisfaits, heureux de voir disparaître ces tours qui leur font de l’ombre.
Vient alors la douleur physique, l'estomac qui brûle, l'enfer recommencé, les regrets. Sentiments venus de leur pré-histoire, de l’impuissance à l’espérance, naît le ressenti de destruction identitaire, sensation d’un passé qui ne passe pas.
Naissent aussi les attentes et les désirs sous les ruines du vécu, les espérances d’un changement, d’une reconstruction.
Identification imaginaire, transfert de temps et évanouissement des déchirures de leur mémoire … dans l’espoir d’une vie renouvelée pour enrayer une sournoise nostalgie.
En exposant ces photographies, je fais parler les silences de leur histoire, possibilité de mémorisation.
Je me demande alors quel est le destin de toutes ces personnes expropriées, les conséquences de cette violence subie – rarement nommée ni reconnue. L'absence de tout témoin, de toute parole ajoute à l'horreur et la perpétue.
Ces photographies informent mais ne racontent pas cette violence mise en acte synonyme d’autodestruction.
Je vous offre des mots, des sentiments comme autant de clés qui ouvrent les portes du ressenti et de la compréhension des silences de ces personnes expropriées.
Car peu importe la distance parcourue, le déracinement, qui détruit les cadres spatiaux et temporels de l’existence ordinaire, peut-être ressenti violemment.
C’est toujours une part de soi qui s’en va.
Découvrir et ressentir ce tourbillon d’émotions vécues nous humanise.
Pour voir la totalité des photographies, voici le lien : ici
La galerie se nomme : 2010 ARLES
Bonne visite et n'hesitez pas à nous faire par de vos commentaires.
A propos de TRIGNAC, notre "cadre de vie"
Quelques images de notre commune de Trignac en Loire Atlantique, aux portes de Saint-Nazaire.
Si Trignac évoque peu de choses à ceux qui ne l'habitent pas, ses anciennes forges sont bien connus des habitants de la région, pour être visible depuis la quatre voies qui relient Nantes à Saint-Nazaire. On ne peut guère les manquer !
Ces forges, plus de centenaires, créées en 1879 par la société des Mines de Fer d'Anjou et fermées en 1943, ont construit l'identité de Trignac. Monument de l'histoire sociale de la ville, l'activité sidérurgique fut avant tout l'élément du développement économique de cette ville ouvrière, qui employa aux heures les plus fastes jusqu'à 1500 salariés. Frappée par la crise de la construction navale en 1920 pour laquelle elle produisait tôles et profilés pour la construction des navires et des chaudières, la société cessa son activité de production de fonte en 1932 suite à l'arrêt des hauts-fourneaux et l'usine est fermée définitivement le 23 mars 1943. Il ne reste aujourd'hui que ces curieux échassiers de bétons armés, vestige d'un flambant patrimoine industriel, et semblant vouée à l'abandon et à une ruine inexorable.
Trignac, c'est aussi "une ville construite à la campagne" (Les roseaux et le canard Col vert sont d'ailleurs ses emblèmes), pour reprendre la boutade d'Alphonse Allais, au pied du parc régional de Brière. Il faut dire que fin 19ème siècle, Trignac dépend encore de la commune de Montoir-de-Bretagne, et ne compte que 319 habitants (pour un peu plus de 7000 aujourd'hui). Hameau entouré de marais, ses habitants, installés près des îlots de Berre, Trembly, Hocquart ou Aine, pratiquent alors la chasse et la pêche, utilisent et vendent la tourbe et les roseaux. Le marais s’assèchant, les îles disparaissent. En 1879, les hameaux communiquent par des chemins qui mènent tous à l’unique lieu de travail : les Chantiers de Construction Navale de Saint-Nazaire.
C'est seulement le 31 mars 1914 que Trignac est érigé en commune indépendante.
Au cours du siècle dernier, Trignac s'étend avec le développement de deux zones commerciales La Butte de Savine abrite deux zones commerciales de première importance pour l’agglomération : la Fontaine au Brun et Savine. Face à elles, Trignac-Certé, quartier d’habitat social, dresse ses deux massives « tripodes », des tours construites en 1975 et 1976 abritant près de 300 logements. L’ensemble marque l’entrée dans la partie densément urbanisée de l’agglomération.
En 2009, les tripodes de Certé disparaissent du paysage de Trignac...
Pour ma part, j’aime la photographie urbaine et d'architecture pour sa mise en valeur des couleurs, des formes et des lignes de fuites.
J’aime particulièrement la photographie d’architecture industrielle. C’est une esthétique particulière.
L’objet est parfois ingrat mais très intéressant à photographier. Ce sont souvent des façades auxquelles les quidams ne font pas attention.
Pourtant, c’est grâce à ces bâtiments que l’atmosphère existe. Dévoiler cette architecture permet d’ouvrir les yeux sur une autre beauté.
" L'architecture, c'est de la musique figée".
Johann Wolfgang von Goethe
La série ci-dessous a été prise sur le port de Saint Nazaire et sur celui de la Turballe :
Photographies Géraldine Joigneault et Stanislas Fonlupt - Port de Saint Nazaire et Port de la Turballe